La passion artistique fut pour André Vanderhaeghe la force intérieure qui, en s’intensifiant, l’a réveillé de son sommeil mental. La question du pourquoi de sa propre existence d’un quart de siècle déjà ne le quitte pas. Sa quête du subconscient et de l’inconscient lui fournissent une intelligence libre et large des modes de vie et de la passion de vivre. Douze années d’expérimentations précédèrent la création de ses premières oeuvres rudes et surréalistes. L’influence des tabous de son enfance et des années de guerre y est palpable. (“Le meurtre commis par la raison et la religion de l’occident”). Il évolua assez vite vers un ‘surréalisme romantique’ loin du statique et du symbolique froid. La frénésie des feuilles et des fleurs est porteuse de sa soif de vivre dans un monde hyperréaliste sans censure ni critique. C’était son chemin à lui, sa quête d’un autre monde où les valeurs humaines sont différentes.

Au début c’est le visage qui est au centre de son oeuvre. Une figure rouge aux cheveux bleus. Ses figures reflètent surtout la fascination de l’inconnu et le désir de vivre. Echapper à la solitude et à l’ennui, se détourner de la mort et faire l’exploration de l’inconnu. Ses oeuvres deviennent petit à petit porteuses d’émotions. L’âme humain et l’âme botanique éveillent une passion sensuelle. Le jeu séduisant des motifs de feuilles et des corps sensuels élève la pulsion sexuelle au niveau du rituel érotique.

Les oeuvres calmes au début évoluent peu à peu vers des compositions de mondes magiques et de visions. Elles évoquent des spectacles et des moments forts d’une vie antérieure. La couleur rouge fort présente dans l’expression des formes corporelles nous entraîne dans les méandres du rêve. Chaque thème ou détail qui apparaît dans une oeuvre est maximalement développé dans l’oeuvre suivante avant de disparaître.